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17 6 2014 / Cimetière marin .
Cimetière marin .
A la pointe, bien en dessous d'eux, la sirène de brouillard se mit à mugir. Elle pleurait les beaux
bateaux échoués sur les récifs et tout ce qui, dans l'avenir, pourrait encore disparaître, avalé par la
rouille et la pourriture.
Il y avait bien des personnes vivant tout en bas.
Le vieux cimeterre marin leur servirait de refuge.
Encore fallait il que les exclus qui l'occupaient les acceptent …
Pas à pas Arrêtes tranchantes
Appuyés l'un sur l'autre
Aveuglés par la brume, les embruns, la pluie légère
Vêtements collés Corps efflanqués, malmenés
Dernières forces jetées dans la descente
Enchevêtrements de ferrailles, de carcasses
Attention aux glissades mortelles !
Pas question de fléchir après tous les dangers déjoués ensemble.
Ils étaient loin derrière eux, les mensonges et les trahisons de la ville-prison.
Il avait fallu franchir des montagnes de détritus,
Traverser des déserts pollués,
Se frayer un chemin dans des forêts irradiées aux habitants désolés de mutations.
Maintenant, face à eux, le centre de l'amas de vaisseaux désaffectés
La sirène s'était tue mais on entendait des bruissements, des
voix étouffées par le crépuscule.
Les deux fugitifs se regardèrent.
Était-ce donc là la fin de leur long voyage vers la liberté, le dernier paradis terrestre ?
Lorsqu’ils entendirent la mélodie d'une chanson s'élever d'une des épaves, ils surent .
Sans un mot, ils sortirent de la pénombre, s’avançant vers ce qui pourrait être une nouvelle vie …
Olivier Keriven . Mai 2014 .
Texte créé pou Champartist, à partir de la première phrase imposée .
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