•  

    Cimetière marin . 

     

    A la pointe, bien en dessous d'eux, la sirène de brouillard se mit à mugir. Elle pleurait les beaux

    bateaux échoués sur les récifs et tout ce qui, dans l'avenir, pourrait encore disparaître, avalé par la

    rouille et la pourriture.

     

    Il y avait bien des personnes vivant tout en bas.

    Le vieux cimeterre marin leur servirait de refuge.

    Encore fallait il que les exclus qui l'occupaient les acceptent …

     

    Pas à pas Arrêtes tranchantes

    Appuyés l'un sur l'autre

    Aveuglés par la brume, les embruns, la pluie légère

    Vêtements collés Corps efflanqués, malmenés

    Dernières forces jetées dans la descente

    Enchevêtrements de ferrailles, de carcasses

    Attention aux glissades mortelles !

    Pas question de fléchir après tous les dangers déjoués ensemble.

    Ils étaient loin derrière eux, les mensonges et les trahisons de la ville-prison.

    Il avait fallu franchir des montagnes de détritus,

    Traverser des déserts pollués,

    Se frayer un chemin dans des forêts irradiées aux habitants désolés de mutations.

     

    Maintenant, face à eux, le centre de l'amas de vaisseaux désaffectés

    La sirène s'était tue mais on entendait des bruissements, des

    voix étouffées par le crépuscule.

     

    Les deux fugitifs se regardèrent.

    Était-ce donc là la fin de leur long voyage vers la liberté, le dernier paradis terrestre ?

    Lorsqu’ils entendirent la mélodie d'une chanson s'élever d'une des épaves, ils surent .

     

    Sans un mot, ils sortirent de la pénombre, s’avançant vers ce qui pourrait être une nouvelle vie … 

     

    Olivier Keriven . Mai 2014 . 

    Texte créé pou Champartist, à partir de la première phrase imposée . 

     

     

     


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  • FUMÉE .

    T'as vu t'as vu t'as vu
    Derrière le rideau de fumée

    Il semblerait
    Que le feu soit éteint
    Depuis bien longtemps déjà
    Regarde bien
    Il ne reste que des cendres
    Des poussières et des débris
    Un vieux trombone cassé
    Des troncs d'arbres rendus à la suie
    Des fantasmes enfouis
    Des bobines de fils électriques
    Tout un assortiment éclectique

    T'as vu t'as vu t'as vu
    Derrière le rideau de fumée

    Tout cela est bien vide
    Vidé de tout sourire
    Ne restent que la poussière
    Et des neurones rouillés
    Ne restent que l'hypocrisie
    Du soi et de l'autre
    La prétendue séparation
    Appelle la Individu Si tu veux
    Appelle la Ego ou Personnalité
    Quand à moi, je l'appellerais :
    Nuage de Fumée.

    T'as vu t'as vu t'as vu …

     


    Olivier Keriven. Mars 2014.

     

     

    DU COTE DE L'EXTASE.

     


    De l'autre coté d’une promesse
    D'une barrière, d'un pont
    De l’autre coté d'une paupière
    Des anges observent

     

    Des enfants jouent, s'éclaboussent … libres
    Une rivière des bassins de limonade
    Révolutions circulaires
    Une ligne de chemin de fer
    Remise en état
    Une longue traversée sans confusion
    Monter par la rue principale
    Redescendre par les ruelles adjacentes
    Une danse naïve
    Un blues des étoiles

     

    Je t'attends
    Derrière les images je t'attends
    Sur l'autre versant de la montagne je t'attends
    Une marche d'escalier une pluie d'extase
    Je t'attends …

     

     

     

     

     

    OK. 18 février 2014

     

     

     

     


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  •  

    2 nouveaux textes écrit pour Champartist sur les thémes  : " Amateur / amatrice " et " 2 mains " ...  

     

     

    AMATEUR / AMATRICE .

     

    L'herbe, en ce début d'après-midi, crépite de chaleur

     Assoupies, les feuilles des arbres se taisent

    Je marche, pieds nus, en direction de l'étable

    Les papillons se cachent, voletant à l'ombre des linteaux de bois …

     

     Oups ! Je suis hors-sujet.

    Les questions frivoles ne s'arrêteront donc jamais ?

     

    Composition Patience

     Plaisante Passion

     Jeux tresses et curiosité

    Badinages pas tristes mon amatrice

     Profondeur Amateu – re

    Pudeur Âme sœur

    Amatrice Purificatrice

     

     Les jumeaux se frôlent le nez

     Amateur Je fais tout en amateur

     Amateur Amor

     Je ne connais pas d'autre manière de faire

    J'aime Donc je suis

     

    Amateur J'aime

     Amatrice Je t'aime

     

    OK. septembre 2013

     

     LES 2 MAINS .

     

     Lorsque les rues furent rendues à leur disponibilité, elle dit :

     « Je me tais puisqu'il en est ainsi ! »

     Et elle partit.

     Embarrassé, il sifflota « Que sera sera » en tonalité arabo-andalouse.

     

    Le monde avait rétréci depuis l'absorption de la boisson donnée par le mage.

     La crypte Les chants Les mythes

     Derrière ses yeux comme un néon déréglé

     

     Une pompe à essence hors d'usage se craquelait au soleil

     Un vieux chien couleur de paille assoupi

     à l'endroit où il y aurait du y avoir de l'ombre … dans un monde meilleur.

     

    L'homme, alors ouvrit ses mains devant lui et les regarda.

     Deux mains. Deux mains sèches, bosselées, couturées.

     Deux mains malades et fières.

     Il y avait là une multitude de nuits tombées sur l'épuisement, la souffrance …

     

    Y aurait-il seulement un Demain ?

     Ici qui n'était nulle part,

     Embryon de désert Oubli raisonnable du lointain,

     De la bordure, Du au-delà ...

     

     Silence écrasé

     Monde écaillé

     L'imperceptible frémissement du chien

     L'homme, d'un seul mouvement de ses yeux, dit à ses mains :

     « Aurez vous la force de reconstruire? »

     Un soupir, puis :

     « Pourquoi le feriez-vous ? »

     

     OK . 27 septembre 2013 .

     

     

     

     

     

     


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  • LA DEPRIME DU PERE NOEL.

     

     

    Le Père Noël tournait en rond

    Le Père Noël rongeait les boutons    de son vieux manteau rouge

    Le Père Noël ne rêvait plus                 s’ennuyait

    Bref, vous l’aviez deviné   :                 le Père Noël se tapait la déprime

     

    Retraite        Ils avaient dit                 Tu parles                 Exil doré, oui

    Tous étaient là                     Avec lui                    pourtant

    La Mère Noël                       sa compagne de toujours

    Ses rennes          Les lutins                  même quelques sapins

    De la neige des bougies des marmites des étoiles de couleurs

     

    Le Père Noël tournait en rond

    Avec sa tribu perdue au plus loin de loin

    Au plus loin de la terre et des enfants

     

    Le Père Noël rongeait ses boutons

    Sur un astéroïde dérivant pas très loin de l’extrémité de l’expansion 

    Dans le quasiment rien des confins                 Le rien du bout du bout

    Il leur arrivait de ne croiser qu’un atome isolé

    Au milieu d’années-lumière de vide absolu

    Ah, il aurait pu en dire le Père Noël sur la physique quantique !

     

    Le Père Noël ne rêvait plus

    D’arriver à franchir les limites des univers

    De retourner le temps en myriades de cristaux de vie

    De se propulser de multivers en multivers

    Naviguant, en un glissement, le long des cordes de la création

     

    Alors, le Père Noël réunit tout son petit monde et leur dit :

    « Y’en a marre ! On rentre. Retraite ou pas. Ça va chauffer.

    Ils vont voir ce qu’ils vont voir, les multinationales qui m’ont flanqué à la porte afin de me remplacer … Ce sont eux qui rêvent … »

     

    Dans un long et puissant soupir de soulagement,

    La Mère Noël, les lutins, les rennes

    et même la neige propulsèrent leur petit astéroïde

    sur le chemin du retour, vers la Terre … 

     

     

    Olivier Keriven.  18 décembre 2012, 0.53 h.  

      


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  • ET TOI ?

     

    Je suis un prêtre                 je suis un chien

    Je suis un bouddha            je suis une fleur

    Je suis la terre sur laquelle je marche

    Et toi, qui es-tu ?

     

    Je suis une voix silencieuse

    Hantant les couloirs des siècles simultanés

    Je suis la peur et l’espoir d’un régiment de volontaires

    Je suis la lutte perpétuelle entre l’insoutenable

    Et la beauté bienfaisante

    Et toi, qui es-tu ?

     

    Je suis l’anarchie               je suis la paix

    Je suis un guerrier qui boit du thé

    Dans un crane de porcelaine

    Je suis la soif                      je suis la faim

    Mais aussi l’apaisement, le repos

    Et toi, qui es-tu ?

     

    Je suis le regard dur d’un enfant brisé

    Je suis le sourire d’une mère et d’un père

    Devant leur nouveau-né

    Je suis la fatigue, les arbres, l’humus

    Je suis les clairières et le chœur des oiseaux

    Et toi, qui es-tu ?

     

    Qui le sait ?         Certainement pas moi   ….

     

     

    Ok. Sept 2012.


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  • REPOSER EN PAIX.

     

     

    Pourquoi devrait-on forcément reposer en paix ?

    Et si, pour changer un peu, nous reposions en rage, en guerre contre tout ?

     

    Pourquoi ne pas transformer le repos

    Oser le contraire, d’un cri déchiré.

    Briser le consensus en éclats de haine non retenue

     

    Personnage de manga pulvérisant les cases d’un poing de feu

    Explosant le sens commun d’inutiles vengeances 

     

    Genre :

    « Ah ah ! J’ai fermé ma gueule toute ma vie.

       Et bien, je vais hurler toute ma mort.   Gniark gniark ! »

     

    Mais, dans quel but tout çà, me direz-vous.

    CECAKEBO !        Cela n’a aucun sens.

    L’admirable non-fonction de l’inutile.

     

    Résumation :

     

    Il arrive qu’il n’existe ni repos, ni paix.

    Seulement une énorme sensation de trop plein.

    Cette sensation porte un nom : l’échec.

     

     

    Olivier Keriven. Sept 2012.

     

     

     


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  •  

    LE FROID.

     

    L’homme était nu sur son lit

    Enroulé en chien de fusil

    Fœtus à l’air libre

    Il tremblait

    De tout son corps.

    Dans chaque cellule nerveuse, il tremblait de froid.

     

    L’homme avait froid

    Dans son cerveau, bien sûr,

    Il avait conscience du fait qu’il lui faudrait se lever, se couvrir,

    Avant que son cœur, dérouté par l’effort que produisait son organisme afin de lutter, ne l’emmène vers la syncope.

     

    Il savait que ce froid était interne.

    Aucune action ne le réchaufferait rapidement. 

    Alors, l’homme, en toute conscience, cessa de bouger.

     

    La femme était partie

    Et l’homme avait froid.

     

    Olivier Keriven. Aout 2012.


     

    MES AMIS.

     

     Mes amis sont très talentueux.

     Mes vrais amis, je veux dire …

     

     
     Mes amis ont, pour la plupart, le cerveau cassé.

     A moins que ce ne soit le corps.   Ou bien les deux …

     

     
     Mes amis n’ont pas que des qualités.

     La preuve : même moi, il arrive qu’ils m’énervent. 

     Surtout moi, d’ailleurs …

     

     
     Il faut vous dire que je suis ce que l’on appelle un misanthrope.

     (Non, ce n’est pas quelqu’un qui aime la soupe au miso …)

     
     

     Mes amis sont formidables

     J’aime sincèrement mes amis.

     

     
     Un misanthrope peut-il avoir des amis et les aimer,

     Me direz-vous …

     Et bien, j’en suis la preuve vivante.

     
     

     Mes amis sont vraiment très talentueux.

     Il y a seulement une chose que je trouve dommage :

     Que vous ne connaissiez pas mes amis …

      
     

    APPENDICE.


     Mais !  Au cas où vous les connaitriez, vous seriez de leurs amis, bien sûr.

     De plus, étant de leurs amis, vous seriez des miens. Forcément.

     Donc : vous aussi seriez talentueux. C’est logique.

     
     

     Magie des mathématiques,

     Ou bien mathématiques de la magie ?

     Les amis d’un misanthrope : c’est déjà de la magie …

     
     

      Olivier Keriven. Sept 2012.




     


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    Un petit nouvô dernier né receuil images mots infographies poésie ... Peut-être ...

     

     

     

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    Un nouveau receuil de textes et d'images ... Pourquoi pas, après tout ? 

     

     

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